Que nous disent les jeunes français ? Le modèle d’entreprise doit changer, et vite !
Les Gen Y (ou Millennials) et Gen Z, parce qu’ils traversent des expériences de vie similaires aux mêmes âges (entrée sur le marché de l’emploi, 1er enfant…), constituent un groupe de personnes auquel il faut être attentif pour capter, anticiper et comprendre les évolutions en cours. Ils incarnent et « boostent » les transformations autant qu’ils doivent s’y adapter en adoptant des comportements nouveaux associés à leurs différents avatars : actif, consommateur, citoyen, individu, parent… Certes, cette catégorie est constituée de personnes aux profils variés dont les comportements ne sont pas homogènes, mais les tendances qui en émergent sont annonciatrices des transformations de l’entreprise.
Un pessimisme plus fort en France marquée par un climat social tendu
Pessimiste sur la situation économique, la France n’échappe pas à son image de pays inquiet. « L’humeur générale » des Gen Y et Gen Z atteint à peine respectivement 23 et 27 points sur 100, quand les pays émergents affichent un score de 48 points et les pays matures de 32 points. L’humeur des jeunes françaises chutent à 18 points sur 100 contre 28 points pour les hommes dans un contexte où la charge mentale et le plafond de verre restent des réalités encore bien ancrées. Les « gilets jaunes » et le climat social tendu de ces derniers mois, mettant en lumière les difficultés liées à l’emploi et la précarité sociale, ont pu influencer les répondants.
En moyenne, les Gen Y et Z français sont assez optimistes quant à l’idée qu’il n’y a pas de barrières les empêchant d’atteindre leurs ambitions de carrière. Cette perception positive, nettement plus élevée que dans le reste du monde peut être à la fois le signe d’une meilleure préparation des étudiants français au monde du travail grâce à l’accessibilité de l’éducation ou bien d’une déconnexion du système éducatif français avec les réalités « business », souvent reprochée aux universités.
L’entreprise sociétale : une entreprise centrée sur l’humain
Responsable, citoyenne et exemplaire, l’entreprise sociétale contribue à relever les défis auxquels la société est confrontée. Ouverte sur le monde, elle veille à développer la coopération avec l’ensemble de ses parties prenantes. Répondre aux attentes des Millennials, c’est transformer le modèle d’entreprise à trois niveaux : maximiser son impact sociétal, interagir avec son écosystème et construire un environnement de travail positif.
Longtemps, l’impact sociétal a été un concept réservé au secteur associatif ou aux fondations qui « compensaient » les activités traditionnelles des sociétés. Aujourd’hui, celles-ci sont jugées, par les jeunes collaborateurs, consommateurs, citoyens, sur leur capacité à générer un impact sociétal positif à travers la nature des produits et des services qu’elles conçoivent.
La gig economy : l’avènement de l’open talent economy
Perçue comme une bouffée d’oxygène par rapport aux business hiérarchiques et normatifs, la gig economy est séduisante. Elle semble offrir la flexibilité, l’aventure, l’autonomie auxquelles aspirent les jeunes. Qu’il s’agisse d’un « pas de côté » le temps de se tester, d’une deuxième activité professionnelle ou d’une reconversion entrepreneuriale, la gig economy offre de nouvelles perspectives d’emploi. Les collaborateurs semblent reprendre le contrôle de leur vie professionnelle car la palette de choix s’élargit : ils peuvent désormais choisir de combiner salariat et freelance, de passer de l’un à l’autre, de changer d’avis et de réessayer.
Les collaborateurs d’aujourd’hui sont les partenaires de demain. Plutôt que d’essayer de les retenir, les entreprises doivent apprendre à interagir avec les talents : l’open talent economy propose de casser les frontières du travail et de privilégier des collaborations ad hoc.
Les réseaux sociaux… quelle réalité en 2019 ?
Bien que baignant dans un univers digitalisé, les générations Z et Y ne se coupent pas du monde réel. Ils sont un peu plus de 50% à considérer que les nouvelles technologies ne procurent pas que des avantages mais aussi des risques liés au partage de leurs données personnelles.
Ces générations disposent de suffisamment de lucidité vis-à-vis des médias, pour se faire un avis personnel quant à la crédibilité des informations diffusées. Ces jeunes semblent ainsi comprendre la complexité que les réseaux sociaux représentent, bien que la Gen Z se démarque de ses aînés par une moindre méfiance.
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